Bernay. Toujours plus ambitieuse, l'entreprise Ceisa Packaging change de nom

Situé à Bernay, Ceisa Packaging change de nom et devient « Reborn ». Le symbole d’une nouvelle ère pour l’entreprise qui fabrique un film plastique 100 % recyclé.

Le directeur général, Matthieu Abiteboul, devant une machine extrudeuse dans un des laboratoires de l’entreprise Ceisa Packaging, devenue Reborn.
Le directeur général, Matthieu Abiteboul, devant une machine extrudeuse dans un des laboratoires de l’entreprise Ceisa Packaging, devenue Reborn.
(©Eveil Normand / AB)
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On les voit de loin quand on arrive au rond-point de la Malouve à Bernay (Eure). De grands panneaux « Reborn » viennent d’être accrochés sur le bâtiment de l’entreprise Ceisa Packaging, qui change de nom. « Il y a un fort attachement à Ceisa à Bernay et dans la région normande, mais nous sommes fiers de continuer maintenant sous la bannière de Reborn Normandie, confie le directeur général, Matthieu Abiteboul. Nous voulons parler à nos clients étrangers et pas simplement français, et dire que nous ne ferons pas marche arrière. »

Inventer le monde d’après

Un nouveau nom pour porter l’ambition de cette société rachetée par le groupe industriel ExcelRise en 2013. Et qui a fait évoluer ses méthodes pour améliorer le bilan environnemental de ses emballages plastiques en produisant un film 100 % recyclé à base de polyéthylène.

« On parle beaucoup du monde d’après, nous, on a su l’inventer avant avec notre projet né il y a cinq ans. Nous avons pris nos déchets et nous nous sommes demandé si nous pouvions refaire un film plastique comme nous en fabriquons d’habitude avec de la matière vierge dont les pétrochimistes nous ont assuré pendant des années qu’elle était la meilleure. Nous avons travaillé pour rendre cela possible à grande échelle en valorisant nos déchets plastiques, nous avons découvert le monde de la collecte des déchets, un monde qui nous était inconnu. »

Matthieu AbiteboulDirecteur général

Une start-up a été créée en interne à cet effet, des milliers de tests ont été réalisés et une société de recyclage a même été rachetée pour mieux comprendre les enjeux. 

« Le polyéthylène, c’est une des filières nouvelles qui a émergé avec l’extension des consignes de tri aux films plastiques et le marché du recyclage du polyéthylène est en croissance de 25 % par an à l’échelle européenne, rappelle le directeur général. Nous avions une image de matériau polluant, cet acte de tri va permettre d’avoir une image différente. »

L’entreprise a investi plus de 500 000 € en recherche et développement dans ses laboratoires pour faire en sorte de produire un film plastique recyclé aussi performant techniquement que celui fabriqué à partir des hydrocarbures. « L’odeur dans nos ateliers a changé, elle est devenue légèrement toastée, note Matthieu Abiteboul. La coloration du film a aussi légèrement évolué, elle est plus grisée. »

Le groupe Reborn maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur du recyclage des films plastiques en polyéthylène, de la collecte à la fabrication d’emballages souples, en passant par le broyage et le lavage des déchets, la granulation, l’extrusion…

Le site de Bernay se porte bien, la crise sanitaire n’a pas ralenti l’activité, bien au contraire. Il s’est modernisé puisque 3,5 millions d’euros y ont été investis en 2019, ce qui a permis l’installation d’une nouvelle ligne d’impression et l’augmentation de la capacité de production de plus de 25 % par an. Le site réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros et emploie 175 personnes. Une ligne d’impression supplémentaire est prévue dans les deux prochaines années pour répondre aux attentes du marché. 

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Une ligne de recyclage prévue à Bernay

« Et nous avons d’autres projets pour Bernay, assure Matthieu Abiteboul. Reborn prévoit d’installer des lignes de recyclage dans chacun de ses 5 sites de production en France. La prochaine, ce sera dans le sud-ouest et l’étape suivante sera Bernay avec 10 à 15 personnes à recruter, hors croissance. Le déchet est une industrie locale, c’est important d’organiser la collecte et le recyclage au plus près de la fabrication de l’emballage. »

Un kilo de polyéthylène recyclé représente 5 fois moins d’émission de dioxyde de carbone (CO2) qu’un film vierge traditionnel. Dans un contexte sociétal où la lutte contre les déchets plastiques est érigée au rang de priorité, le film Reborn triple ses volumes chaque année et séduit de nombreux clients, en particulier le groupe Carlsberg, mais aussi Cristaline et Coca-Cola, qui veulent réduire leur impact environnemental. « Carlsberg a adhéré très vite et nous sommes maintenant leur collecteur de déchets, nos clients deviennent nos fournisseurs, et nous fabriquons des emballages plastiques grâce aux déchets industriels collectés chez eux », souligne Matthieu Abiteboul, satisfait de s’inscrire dans le modèle vertueux de l’économie circulaire.

« Nous sommes convaincus d’être dans la bonne direction, nous nous réinventons sans renier qui nous sommes ».

Matthieu Abiteboul

Le groupe Reborn se fixe l’objectif de concevoir 80 % de la totalité de sa production de films plastiques à partir de matières recyclées d’ici 2025.

Le changement de nom entérine cette nouvelle ère où le site de Bernay prend toute sa place.

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